Crédit immobilier : le taux variable coûte déjà plus cher que le taux fixe C´est une situation sans précédent depuis au moins dix ans et une conséquence de la montée en flèche de l´Euribor depuis 2022 : contracter un prêt pour acheter une maison avec un taux variable coûte déjà plus cher qu´avec un taux fixe. 06 juil. 2023 min de leitura La hausse de l´Euribor ces derniers mois a conduit le marché hypothécaire portugais à une situation sans précédent depuis au moins dix ans : en mai, les personnes ayant contracté un prêt à taux variable pour l´achat d´un logement ont payé davantage à la banque que celles qui ont fixé le taux. Selon la Banque du Portugal, les nouveaux prêts hypothécaires aux propriétaires occupants ont enregistré un taux variable moyen de 4,2 % ce mois-là, le plus élevé depuis 11 ans, contre un taux fixe moyen de 4,19 % appliqué aux nouveaux contrats. Bien que la différence soit minime, cette évolution reste pertinente dans un pays où neuf contrats de prêt immobilier sur dix sont associés à un taux variable. C´est la raison pour laquelle le resserrement de la Banque centrale européenne (BCE) se fait particulièrement sentir au Portugal, avec des milliers de familles qui voient leurs mensualités augmenter fortement en raison de la hausse de l´Euribor, le facteur d´indexation utilisé pour calculer les mensualités des prêts immobiliers. Les contrats dont les conditions ont été révisées ce mois-ci ont connu des augmentations allant jusqu´à 260 euros. Si cette situation pourrait conduire à une augmentation de l´intérêt des Portugais à fixer la mensualité, il n´en est rien. Seuls 7 % des prêts immobiliers souscrits en mai étaient à taux fixe, bien qu´il y ait eu moins de contrats à taux variable (72,8 %) et plus de familles ayant opté pour un taux mixte (près de 20 %) - où le taux est fixe pendant une période initiale, puis passe à un taux variable. En d´autres termes, malgré le resserrement de la BCE, la vieille habitude a prévalu au Portugal d´emprunter à la banque pour acheter une maison avec un taux variable, une tradition qui a déjà été étudiée par la Banque du Portugal : les familles portugaises ne veulent pas fixer le taux parce qu´il a été historiquement plus cher à court terme, et préfèrent croire en la possibilité d´une baisse des taux d´intérêt à l´avenir. Les taux d´intérêt ne devraient pas baisser avant la fin de l´année, au moins. Après plusieurs années en terrain négatif, les taux Euribor ont fait un bond impressionnant depuis un an et demi, grimpant à plus de 3 % (à plus de 4 % dans le cas de l´Euribor 12 mois), en raison du relèvement des taux d´intérêt de référence par la banque centrale pour contrôler l´inflation. Anticipant un resserrement de la politique de la BCE, le marché s´attend à ce que l´Euribor à 3 et 6 mois - qui représente 70 % des contrats à taux variable au Portugal - ne culmine à 4 % qu´au début de l´année prochaine, ce qui signifie que les conditions financières continueront à se resserrer pendant quelques mois encore avant de s´assouplir quelque peu. D´autre part, ce n´est pas le fait que le gouvernement oblige les banques à proposer des hypothèques à taux fixe qui pousse les familles vers cette option. Source : Jornal Eco Partager l´article FacebookXPinterestWhatsAppCopiar link Link copiado